La Ville de Nice accueille une rétrospective d’Ernest Pignon-Ernest au MAMAC. L’artiste investira également l’église abbatiale de Saint-Pons avec la présentation d’ « Extases ». Une belle exposition qui permet de (re)découvrir l’oeuvre d’Ernest Pignon Ernest et qui parfois prend une résonance particulière sur des thèmes d’actualité.
Ernest Pignon Ernest
Considéré comme le père de l’art urbain en France l’artiste plasticien Ernest Pignon Ernest est né le 8 Novembre 1942 à Nice. Il installe des représentations humaines grandeur nature dans les rues depuis les années 70. Il emploie le fusain et la pierre noire ainsi que des gommes crantées d’épaisseurs qui façonnent les ombres pour réaliser ses esquisses. Elles sont ensuite reproduites par sérigraphie et collées sur les murs.
Engagé politiquement, il cherche à provoquer le spectateur, le perturber, le forçant à voir en face la réalité et les injustices subies par des millions de gens.Il réveille aussi les mémoires collectives en exposant sur les murs certains événements de notre Histoire .
L’exposition
Cette exposition retrace différents thèmes traités par Ernest tel que la Commune, les Immigrés, les Expulsés, la lutte contre le SIDA et l’Apartheid en Afrique du Sud ou rend hommage à des personnages marquants comme Rimbaud et Pasolini.
« Une humiliation » pour la ville de Nice
Le 6 Mai 1974, le maire de Nice Jacques Médecin décide de jumeler la ville avec le Cap, pour célébrer pour célébrer sa nomination à la tête de l’association parlementaire « France-Afrique du sud ». Cette événement est d’autant plus marquant puisqu’il intervenait juste après la résolution de l’ONU qualifiant le régime d’apartheid de « crime contre l’humanité » et surtout l’adoption fin 1973 de la Convention internationale pour l’élimination et la répression du crime d’apartheid.
Ernest Pignon Ernest traumatisé par cette décision municipale qui associe Nice, sa ville, ville de Garibaldi et Blanqui avec le Cap capitale de l’Apartheid. Le veille du jour de l’accueil du maire du Cap, aidé d’Arman il fit coller à travers la ville plus de mille sérigraphies représentant une famille noire enfermée derrière un grillage. Il fonda l’association « Artistes du monde contre l’Apartheid » avec Antonio Saura et Jacques Derrida la même année. Ernest Pignon Ernest avait gardé des liens étroits avec l’Afrique du Sud. En 2001, il se rendit à pour Johannesburg pour y mener un projet sur le caractère multiculturel du pays, mais décida de changer de thème en découvrant sur place la gravité de la pandémie de sida .
6 novembre 2016 at 22 h 45 min
Artiste engagé, tel est le sens de l’art lorsqu’il se confronte à la dure réalité de la condition humaine. Artiste engagé, lorsqu’on est capable de faire de l’art une voix des sans voix. Artiste engagé, lorsque l’artiste à travers son art ne peut tolérer ni accepter l’inacceptable. Artiste engagé, lorsque l’art devient le reflet de la violence de la nudité humaine dans sa souffrance. Bravo l’artiste pour ton engagement.
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